Récit au fond

Récit au fond

C’est sûr, un Récit au fond, on se dit que ça ne doit pas être très joyeux ; quelque chose comme une grave dépression, l’annonce d’un suicide en préparation. Eh bien non ! désolé pour ceux qui cherchent de la narration de premier degré, ce texte est comme mes autres écrits : de la fiction ! Répétons-le donc ici à satiété : si la vie est littérature, la réciproque est vraie également ; évidemment à des niveaux inattendus : l’imagination y flirte joyeusement avec le cerveau reptilien, les pulsions, l’inconscient… Le vrai plaisir de l’écrivain, c’est bien de se laisser glisser dans un rôle (ici, le « schizo-machin-chose », qui s’en sort finalement mieux avec la poésie qu’avec les médicaments) pour le voir évoluer en toute liberté au fil d’un synopsis qui n’est jamais vraiment écrit. À dire vrai, ce personnage, je le découvre comme chacun de vous, en le laissant se débattre avec sa maladie, ses angoisses, sa mémoire et ses délires ; un psychiatre consciencieux le découvrirait aussi sans doute comme ce qu’il est, comme une psyché brute, hors des catégories dûment recensées.
Il me faut toutefois exprimer un regret : n’étant décidément pas romancier, cette expérience mentale restera donc minimaliste… pour l’instant. Essayez donc d’imaginer un écrivain russe sur l’affaire.

Michel Narbonne

Dessins de Simon Edery

5,00